D’abord publiés dans la NRF, ces petits textes, de quelques lignes, décrivent avec une certaine distance, mais non sans une pointe d’ironie, la mort d’un grand nombre de personnages, historiques ou pas.
Extraits (à valeur historique!):
Molière, auteur dramatique
Comme les acteurs n’avaient pas droit à une sépulture chrétienne et que la tradition voulait que la terre des cimetières fût consacrée sur une épaisseur de quatre pids, un haut dignitaire de l’Eglise, peut être un peu jésuite, suggéra qu’on creusa plus profond la fosse destinée à Molière.
Coligny, amiral.
Il fut la première victime de la Saint Barthélémy. Frappé de plusieurs coups d’épée, il est jeté dans la cour de son logis où le duc de Guise lui donne un coup de pied. Le peuple quant à lui coupe les mains de Coligny, sa tête, son sexe, puis jette le corps à la Seine. On le repêche ensuite pour le pendre au gibet de Montfaucon, par les pieds. Dans cette position, on tâche de le brûler. On y parvient partiellement.
Baoulé, ethnie africaine.
Chez les baoulé on ne meurt pas. Il existe un second univers, identique à celui-ci, où chacun comme ici possède une famille. Et l’on passe de l’un à l’autre.